in quel periodo là Hélène mi pubblicava in francese...
1-11-2004
Cara Veronica Lake,
on
sait qu’on n’est jamais content d’être dans le lieu où on
est, c'est-à-dire nous n’acceptons jamais d’être là quand avec
notre tête (je dis la tête mais peut-être qu’il s’agit d’une
autre partie du corps… on ne comprends jamais bien les parties de
notre corps…) nous sommes ailleurs… par exemple maintenant je
suis en train de baigner les fleurs de ma maison qui sont sèches et
je pense aux fleurs de l’autre maison que hier soir nous avons
quitté et qui maintenant est vide et seule (il faudrait avoir jamais
plus qu’une maison ou encore mieux aucune maison mais seulement une
petite tente que tu portes avec toi sur ton dos ou il faudrait
seulement vivre une seule vie par fois, sauf que la modernité
t’oblige…) et alors, dit tout ça, je suis en train d’écrire
une lettre émail à toi Veronica Lake pendant que j’aurais à
écrire les histoires les plus circonscrites de mon film qui
probablement sera le premier à être fait (le plot? mais toujours
dans le cinéma je rencontre en moi des résistances à trouver un
plot… pour moi un film n’est pas un plot), oui, parce que
maintenant je fais des films ou ce qu’on peut appeler des « films »
(mais qu’est ce que c’est un film? où, surtout où, est il?),
mais mes films sont très différents des tes films, Veronica, que
alors j’aimais beaucoup il y a plus que cinquante ou cinquante
cinque ans, plus qu’un demi-siècle si on pense en termes
d’histoire et de siècles (hélas! l’abîme du temps qui on a
vécu ou pas assez vécu ou vécu rien de tout… le puits on dit du
passé… le puits et le pendule… mais ça n’a rien à voir…ou
je crois qu’il n’a rien à voir mais j’aime beaucoup les choses
les mots qui germent librement en nous par soi même), alors j’étais
enfant je pouvais seulement regarder les films, maintenant je lutte
aussi pour les faire par moi-même, les films ou le cinéma… Mais
maintenant je veux dire aussi toute la vérité (quand j’étais
enfant j’aurais jamais cru qu’un jour j’aurais dit ça, toute
la vérité… alors j’étais très très menteur, un très menteur
enfant) et alors je dois dire que je suis en train d’écrire à toi
Veronica Lake parce que mon amie Hélène qui est critique
cinématographique et aussi blonde m’a demandé de penser aux
blondes dans le cinéma et alors je suis immédiatement revenu à toi
qui es dans ton nom un lac avec ses eaux profondes et aussi avec son
montre lacustre ou paludéen, mais oui parce que tu Véronique tu
avec ta claireté lumineuse ta luminosité tu étais aussi la femme
fatale pour l’homme et doucement diabolique, ton image est restée
pour moi l’image que tu étais à coté (ou mieux, avant lui, pour
le couvrir… ou simplement parce que tu étais sa complice) de Alan
Ladd dans je ne sais plus quel film (sûrement noir, policier comme
on dit le genre), tu tenais une pistole pointée dans ta main contre
quelqu’un qui était en front de vous, ton visage très sérieux et
immobile (dramatique?) et blanc comme seulement les visages des
blonds (mais étais tu vraiment une blond nature? Mais ça n’a pas
d’importance… parce que ce qu’importe est l’idée de la
blonde), tu tenais la pistole avec une totale complète naturalité,
comme si tu l’avais toujours fait dans ta vie… la pistole comme
la trousse qui tu tenais dans d’autres moments de tes films surtout
avant les miroirs si je me souviens bien et surtout quand tu avais
tes mises de soir toujours très étroites sur ton corps, tu étais
très petite très mince, je me souviens surtout de ton dos et de ta
robe noire ou blanche avec une grande fente comme une coupe une
taille faite avec un instrument tranchant mais aussi toujours tout
était très élégant pour toi, presque jusqu’au fond du dos…
mais pour moi tu es devenue aussi la sorcière de René Clair (un peu
plus tard je crois dans ma vie quand j’ai pris conscience qu’il y
était aussi un réalisateur pour un film et comme ça pour le cinéma
et pour la vie je suis passé de l’age des acteurs à l’age des
réalisateurs… alors je ne pensais pas encore aux producteurs,
c'est-à-dire que alors j’étais très loin de penser que après ça
un jour il y aurait été pour moi devenu réalisateur le passage à
l’age des producteurs ou mieux de la recherche des producteurs…
moi que j’ai commencé a faire du cinéma avec l’underground
juste pour faire de la livre création et être au dehors des
domaines typiques du cinéma qui me paraissaient trop restrictives,
il était le 68… mais aujourd’hui je suis toujours en train de
chercher une production, ça c’est maintenant le cinéma pour moi…
et je ne la trouve pas… connaissez vous une bonne production,
‘créative’, pour moi?), «I married a witch», 1942, le titre…
(c’est comme ça le titre? oh les beaux titres…), mais je l’ai
vu seulement plus tard dans l’age des réalisateurs, c'est-à-dire
pour René Clair… le film était encore autre chose je crois aussi
pour toi et ton image, Veronica, même si le sujet du film était je
crois comme s’il partait juste de toi-même (mais le sujet venait
d’un romance «La sorcière passionnée» et en effet on dit de la
Paramount qui dans ce temps là voulait lancer cette starlette avec
le regard mystérieux d’une ensorceleuse), ton image claire et
blonde d’ange mais tu pouvais être surtout l’ange du mal aussi,
mais pour cette sorcière là il s’agissait enfin de René Clair et
de sa créativité dans l’Amérique, c’était l’age de
l’émigration des artistes et intellectuels européens dans le
nouveau continent, il y était Fritz Lang…
Cara
Veronica Lake,
maintenant
je suis en train de t’écrire en Français (mal mais j’écrive...)
mais en ce temps là que j’étais un fan de toi ma langue
maternelle était le dialecte du Piémont, et seulement après j’ai
appris à l’école l’Italien la langue nationale
et
après (ou peut-être dans le même temps) il y était Lana Turner,
plus sensuelle, aussi plus vulgaire, plus dangereuse, la blonde
platinée du facteur qui sonne toujours deux fois, lui était
Garfield, elle était en hot pants avec le rouge qui roule – et
l’assonance du mot ‘rouler’ me porte le pot de « Il
roule, Il roule… » la chanson populaire italienne je ne sais
plus l’auteur… et elle Lana Turner est méchante, très méchante…
on dirait que jamais dans l’histoire de l’art ou simplement de
l’humanité il y a été – si je sais bien – moyen (artistique?
expressive? comment on peut dire? En anglais on dit ‘media’?) qui
a donné une image pareille de la femme méchante comme le cinéma a
fait (peut-être seulement les sorcières des vieilles faibles…
mais elles étions sorcières…) et plus dans le cinéma elle est
méchante, plus on l’aime… (c’est seulement le male qui l’aime?
ou elle incarne aussi le desir de vengeance des femmes sur les
hommes ? ou est le masochisme du macho ?
mais
alors rita hayworth la rouge que Orson Welles son mari a transformé
inexplicablement (il s’agissait d’un vengeance, je pense…) en
blond platinée comme la madame de Shangai (on dit comme ça le titre
en Français ?) mais presque sûrement parce que la blonde
platinée peut être plus froide et mauvaise comme image …
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