Oggi
7 agosto 2015 venerdì
Dis-moi
pour combien de temps encore il faut attendre avant que les portes de
cette prison puissent s'ouvrir.
Avant
que je puisse respirer l'air du matin, revoir le mouvement des
oiseaux en vol, la boule enflammée du soleil...
...
Je sais que je ne dois pas demander de telles banalités, que la vie
de l'esprit devrait me suffire, que l'air, le mouvement et la chaleur
je les aurai d'un coup.
Que
le coup sera si fort que mon corps en sera tout consumé.
Que
le coup sera si généreux que je deviendrai moi-même air, mouvement
folâtre, chaleur...
Je
sais.
Je
ne veux pas mourir, tu sais!
Ce
corps à moi ne le veut pas...
Je
ne veux pas mourir brûlée... j'ai tellement peur de souffrir...
Je
ne veux pas!
Est-ce
que j'avais envisagé une telle conclusion quand ce matin-là, il y a
deux années déjà, j'ai quitté mon village? Non, je n'avais rien
prévu.
Je
ne pensais qu'à Charles.
Ça
faisait des années que je ne pensais qu'à lui.
Ça
faisait des années que les voix me disaient de me tenir prête à
partir. Pendant cinq ans je n'ai rien fait d'autre que me tenir prête
à partir, rien fait d'autre que penser au moment où je l'aurais
rencontré...
Rencontrer
Charles, moi, une paysanne, une fille de peuple qui ne sait même pas
mettre sa signature au bas de sa condamne!
L'autre
nuit, c'était bien l'autre nuit, ou c'était hier... je ne sais
plus... quand ils m'ont forcée à abjurer...
Nessun commento:
Posta un commento