venerdì 7 agosto 2015

JEHANNE (Jeanne) di Patrizia FILIA Dordrecht nostra grande amica drammaturga, famiglia sarda, da Torino

Oggi 7 agosto 2015 venerdì 
Oui, je suis là, oui je t'écoute, ne quitte pas.

 Dis-moi pour combien de temps encore il faut attendre avant que les portes de cette prison puissent s'ouvrir.
Avant que je puisse respirer l'air du matin, revoir le mouvement des oiseaux en vol, la boule enflammée du soleil...

... Je sais que je ne dois pas demander de telles banalités, que la vie de l'esprit devrait me suffire, que l'air, le mouvement et la chaleur je les aurai d'un coup.
Que le coup sera si fort que mon corps en sera tout consumé.
Que le coup sera si généreux que je deviendrai moi-même air, mouvement folâtre, chaleur...
Je sais.

Je ne veux pas mourir, tu sais!
Ce corps à moi ne le veut pas...
Je ne veux pas mourir brûlée... j'ai tellement peur de souffrir...
Je ne veux pas!

Est-ce que j'avais envisagé une telle conclusion quand ce matin-là, il y a deux années déjà, j'ai quitté mon village? Non, je n'avais rien prévu.
Je ne pensais qu'à Charles.
Ça faisait des années que je ne pensais qu'à lui.
Ça faisait des années que les voix me disaient de me tenir prête à partir. Pendant cinq ans je n'ai rien fait d'autre que me tenir prête à partir, rien fait d'autre que penser au moment où je l'aurais rencontré...

Rencontrer Charles, moi, une paysanne, une fille de peuple qui ne sait même pas mettre sa signature au bas de sa condamne!

L'autre nuit, c'était bien l'autre nuit, ou c'était hier... je ne sais plus... quand ils m'ont forcée à abjurer...

(da Patrizia Filia JEHANNE, 1-2-1996 Dordrecht, per gentile concessione)



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